Le maître de Kalari joue un double rôle, il est un maître martial mais aussi un guérisseur ou médecin.   Les longues années que nécessite la formation de l’étudiant dans son accomplissement, son aptitude, la confiance du maître à son égard vont transformer l’étudiant en Gurukkal pour diriger le Kalari.  Il reçoit un enseignement médical  particulier du maître  issu de la science  de l’Ayurvéda, enrichi par l’expérience de la lignée des maîtres précédents. Ces traitements médicaux appelés  Kalarichikitsa sont spécifiques des pathologies orthopédiques et des désordres qui en découlent.
Les techniques de massage du corps dans son intégralité dans la formation de l’enseignant servent à améliorer la texture musculaire, la souplesse et la stimulation des flux énergétiques du corps. Le futur maître étudie la science traditionnelle des Marmam (étude des points vitaux) avec lesquels il apprend le traitement de ces points en cas de blessure.
Durant la colonisation Britannique en Inde, La pratique du Kalaripayat fut interdite et disparue quasiment du territoire. A la fin du 19e siècle les efforts menés par Sri. Kottackal Kanaran gurukkal et son disciple Sri. C.V.Narayanan Nair contribuèrent à la réémergence du grand héritage de la tradition guerrière qu’est le Kalaripayat. Ils rassemblèrent la majeure partie des connaissances des kalaris, la popularisèrent par des démonstrations dans tout le Kerala et instaurèrent le rétablissement de nouveaux kalaris même au delà du Kerala.

Marmathérapie

(voir le site dédié www.therapiemanuellebordeaux.fr)

La science des marmas fut développée dans les temps védiques. Dans l’Inde ancienne, les écoles d’arts martiaux ont beaucoup employé ces points d’énergie à des fins thérapeutiques, pour se remettre des blessures corporelles. Les disciplines martiales comme le Kalaripayat, le Malla Purana (lutte) et le Vajra Mushti (boxe) ont été et restent toujours les berceaux classiques à avoir fait évoluer cette science ancestrale.

Sushruta était un chirurgien ayurvédique réputé dont les contributions à la médecine étaient bien connues à l’époque du Bouddha vers le VI ème siècle (B.C.D.). Sushruta appliquait la science des marmas à la chirurgie et développa cette science des points d’énergie comme étant le cœur de la guérison. Considéré comme le père de la chirurgie, Sushruta constata qu’en effectuant des incisions chirurgicales à proximité d’un de ces points marmas, cela diminuait considérablement la vitalité de ce point parce que le prana et la conscience sont très concentrés en ce point.

Son travail, transcrit dans le ‘Sushruta Samhita‘, texte fondamental de la médecine ayurvédique, décrit les interventions chirurgicales et les méthodes adaptées pour le traitement des affections aiguës. Sushruta a documenté à plusieurs reprises les marmas et leur influence dans son travail sur l’étude de l’anatomie. Il a fondé des bases solides et durables pour la science des marmas qui furent propagées à travers toute l’Inde et évoluèrent à chaque nouvelle génération de praticiens qui ont étudié les influences thérapeutiques des marmas tout en les corrélant aux doshas (humeurs), aux éléments, aux tissus, aux organes et aux canaux.

La majeur partie des enseignements pratiques de Sushruta, figurent dans la très ancienne littérature védique, compilée sous forme de versets dits ‘sutras‘. Ces sutras sont des condensés de la connaissance transposés en versets poétiques musicaux contenant les informations essentielles. La forme poétique aide à la mémorisation durant l’apprentissage, et plus tard, dans la pratique, le clinicien peut se remémorer ces sutras, confortant ainsi ses connaissances.

La marmathérapie continue d’être utilisée aujourd’hui et les praticiens modernes se sont adaptés et ont développé les connaissances et la méthodologie de Sushruta en fonction de leur propre expérience clinique.

Du point de vue de la science occidentale, le mécanisme de fonctionnement des marmas n’est pas complètement élucidé, nous ne savons pas à quel moment de l’histoire de l’Inde ils ont été découverts, ni comment les cliniciens ont commencé à travailler avec ces points dans les traitements. A notre connaissance, il n’y a eu, jusqu’à ce jour, d’études suffisantes pour bien examiner et démontrer le mécanisme de ces marmas. Pourtant, des milliers de cliniciens ayurvédiques ont utilisé la connaissance des marmas pendant des siècles, apportant un soulagement et une guérison certaine à des millions de personnes. C’est une science empirique éprouvée, vérifiée par de nombreux praticiens.

Certains historiens affirment que ce savoir a été découvert grâce à la perspicacité et la ténacité des cliniciens de par l’observation, l’expérimentation, l’application de l’accupression, de la digitopression ou de la moxibustion à différents endroits du corps, et ainsi de créer une banque de données selon les résultats de leurs recherches.

Cependant, la tradition ayurvédique est dit clairement dans ce beau sutra : « Cette connaissance naît dans le cœur des rishis dans un état profond, de silence de méditation ». Un Rishi est un sage, un voyant, celui dont la conscience est pure, ouvert pour recevoir une intuition profonde et une compréhension intuitive. Ceux qui suivent après l’avoir essayé, et observé les résultats, transmettent ces connaissances à leurs élèves. Ainsi, une tradition est née et est perpétuée de maître (gourou) à disciple.

Près de 75 des 117 principaux marmas correspondent exactement aux principaux points d’acupuncture en médecine traditionnelle chinoise (MTC). Peut-être qu’un mécanisme similaire existe dans les deux systèmes. La recherche sur les points d’acupuncture mentionnent les faits suivant :

Les points d’énergie sont situés dans des sites richement fournis par les nerfs et les vaisseaux sanguins, leur traitement restaure de façon remarquable l’équilibre du système nerveux autonome, l’harmonisation des fonctions orthosympathique et parasympathique. La stimulation de ces points permet de libérer des endorphines et des neurotransmetteurs (comme la sérotonine et la mélatonine) dans le cerveau qui se traduit par une modulation de la douleur et une amélioration de l’humeur.

La stimulation d’un point peut avoir un effet thérapeutique directe sur le point traité mais aussi dans sa périphérie voir plus loin. Cela peut être dû à la transmission de l’influx nerveux le long des voies nerveuses vers le cerveau, et du cerveau à l’organe ou à la partie du corps traitée.

Une autre perspective vient de la tradition yogique, qui parle de 72000 nadis (canaux énergétiques ou circuits neurolymphatiques) accessible dès l’épiderme. Stimuler les points d’énergie sur la peau en marmathérapie stimule le prana (énergie vitale) du point lui-même, et permet de passer de l’énergie du point de surface à travers les nadis vers l’organe cible dans lequel le prana sera équilibré, tejas et ojas se manifesteront en tant qu’énergie de guérison. Dans le langage de l’Ayurvéda, les points vitaux font partie intégrante de majja dhatu, le système nerveux. Le prana régit tout le système nerveux, toutes les réponses neurologiques, et l’interaction harmonieuse de prana vayu (le flux de l’intelligence cellulaire), sadhaka pitta (présent surtout dans la matière grise du cerveau) et tarpaka kapha (la matière blanche qui recouvre le cerveau) , aboutissant à une meilleure communication entre chaque marma.

Basé sur son expérience clinicienne en marmathérapie depuis plus de trente ans, le Dr Lad a développé sa propre théorie sur le mécanisme des marmas, notamment concernant les nombreux facteurs tel que ojas, tejas, prana (énergie vitale de la conscience), les qualités sattva, rajas, tamas et les voies praniques liées aux srotas (grands canaux de circulation) spécifiques et leurs organes vitaux associés. Les marmas sont tous intimement liés à l’énergie neuroélectrique du corps, et lorsqu’un praticien touche un marma, que la pression soit légère ou profonde selon la situation, cela reste une impulsion biochimique et neuroélectrique complexe.

L’énergie transmise par le touché du praticien appliquée sur le marma, traverse le marma en émettant une vibration vers les srotas et leurs organes respectivement associés, et tendra à équilibrer prana, tejas et ojas des dhatus (tissus), les srotas (canaux) eux même et les organes concernés.

Une douleur ou une sensibilité accrue à l’endroit même d’un marma est le moyen de constater qu’il y a une certaine faiblesse, une impureté ou un déséquilibre dans une ou plusieurs parties du corps affiliée à ce même marma. La pression appliquée sur ce marma va mettre en action dhatu agni et ainsi brûler la ou les cellules intoxiquées (ama). Il en résultera une décomposition sous forme de cristaux ‘émotionnels’ non dissout, les voies circulatoires seront libérées, ce qui améliorera l’intégrité structurelle et fonctionnelle des srotas. C’est pourquoi le marma chikitsa (marmathérapie) peut soulager rapidement de nombreuses affections telles que les migraines, les douleurs articulaires et les spasmes musculaires, se traduisant par une détente immédiate et le soulagement de la douleur.

Le mécanisme en marmathérapie fonctionne grâce à la sensibilité de ces marmas, comme des stimuli tels que la température, le toucher, la pression, la lumière, le son et l’odeur. En chromathérapie, les marmas répondent à la lumière transmise des couleurs de fréquences différentes. Les marmas sont sensibles à la biochimie des huiles essentielles et aux fréquences hertziennes utilisées en musicothérapie. Leur sensibilité à la température est exprimée dans le réchauffement ou le refroidissement énergétique par l’utilisation des huiles essentielles. Le froid va pacifier pitta dosha et stimuler vata et kapha doshas. La chaleur quand à elle facilitera le mouvement du prana et débloquera toute stagnation. L’utilisation d’agni karma (connu sous le nom de moxibustion en médecine traditionnelle chinoise stimulera aussi les marmas par la chaleur.

Les points d’énergie ont un large spectre fonctionnel affectant le corps et l’esprit. Les marmas vont faciliter la communication cellulaire, servir d’indicateurs de diagnostic, et avoir un nombre pratiquement illimité d’applications thérapeutiques, y compris le soulagement de la douleur, la désintoxication, et plus encore. Les marmas peuvent aussi purifier, pacifier, rajeunir, calmer l’esprit et les émotions, renforcer la sensibilisation, et vont conduire à mieux servir les soins préventifs.

Les marmas sont les vecteurs de communication entre les cellules, servant à maintenir leur activité fonctionnelle et leur coordination, de même pour les flux du prana à travers les points d’énergie et les voies praniques (nadis) dans tout le corps, transmettant des informations et reliant ainsi les régions internes et externes du corps et l’esprit. Le traitement des marmas peut aider à calmer et réguler l’esprit, conduisant à une augmentation de la clarté de perception et une communication plus efficace.

La sensibilité d’un marma est révélatrice d’un déséquilibre au niveau local ou profond. Les sensibilités peuvent refléter des perturbations des doshas, dhatus, upadhatus, srotas et des organes. Par exemple, une réaction douloureuse à une pression sur un marma qui disparaît rapidement par la suite est suggestive de déséquilibre de vata. Quand un marma reste tendre tout au long de l’application d’une pression, pitta peut être affecté. Si un marma est tendre qu’avec l’application d’une pression profonde, kapha peut être déséquilibré. De même que la souplesse d’un marma tel que Hrid (situé au centre de la poitrine) peut indiquer des problèmes cardiaques ou des troubles émotionnels. Une sensibilité sur les points Yakrut, Pliha ou Vrukka marmas peuvent suggérer respectivement le foie, la rate et un dysfonctionnement des reins. La pression sur les marmas peut être utilisé comme un formidable outil de diagnostic simple.

Les mêmes marmas qui seront sollicités à des fins de diagnostic peuvent également être utilisés au cours du traitement.

La marmathérapie répond aux conditions suivantes :

Les déséquilibres des Doshas.

La marmathérapie peut soit apaiser, soit stimuler un dosha. Par exemple, en stimulant Pada Kshipra marma sur le gros orteil contribue à pacifier kapha dosha, qui est responsable de maux de tête due à une congestion des sinus. La marmathérapie peut favoriser les fonctions du dosha ou de ses sous-types (upadoshas). Elle équilibre également prakruti et vikruti et restaure la régulation de dosha gati (vecteur). Chacun des cinq vayus fonctionne que dans un seul sens (ou vecteur de mouvement) pour une fonction normale. Si le sens est perturbé, la perturbation se produira dans ce dosha et son sous-type (upadosha).

Les perturbations des Dhatus (7 tissus liés au système lymphatique)

Stimuler un marma lié à un tissu particulier permet de maintenir les fonctions vitales de ce tissu tout en traitant les troubles spécifiques présents. Par exemple, les marmas affiliés à rasa dhatu (lymphe) permettra d’améliorer les fonctions de la nutrition et de l’immunité; les marmas affiliés à rakta dhatu (sang) amélioreront l’oxygénation et la vitalité; les marmas pour mamsa dhatu (muscles) faciliteront les fonctions de mouvement et de force; les marmas pour meda dhatu (tissu adipeux) augmenteront la lubrification et l’isolation; les marmas pour asthi dhatu (squelette) fourniront soutien et protection; les marmas pour majja dhatu (moelle et nerfs) amélioreront la coordination; et enfin les marmas pour shukra/artava dhatu (appareil reproducteur masculin et féminin) pourront activer l’énergie sexuelle et stimuler ojas (immunité).

Les perturbations des Srotas (réseau physiologique visible de canaux)

Les marmas associés à un dhatu spécifique communiquent également en interne avec les srotas correspondants et régulent ainsi leur fonction. Les srotas forment un réseau de canaux à l’intérieur du corps, reliés aux 7 dhatus. Par exemple, les marmas liés à rasa affectent rasa dhatu, rasa vaha srotas, et le cœur. La marmathérapie peut donc réguler les troubles des canaux en cas d’excès, d’insuffisance ou de stagnation circulatoire.

Les perturbations des organes

Chaque marma n’est pas nécessairement lié à un organe, mais chaque organe est affilié à un ou plusieurs marmas. La sensibilité des marmas peuvent refléter les perturbations d’un organe. La force et la fonction de chaque organe est régi par le prana et peuvent être détectés à partir de la pression exercée par un praticien expérimenté. La stimulation des marmas facilitent la circulation des voies praniques (ou nous pourrions dire qu’il restaure ou anime la communication cellulaire, le flux de l’intelligence), améliorant ainsi le fonctionnement des organes et favorisant leur guérison. Ce contact améliore la circulation sanguine et l’élimination des déchets, favorise la sécrétion et l’excrétion de façon optimale, diminue la congestion, et soulage le stress emmagasiné par l’organe. Par exemple, si le pouls cardiaque est faible, indiquant donc une perturbation, une légère pression sur les marmas du cœur améliorera la fonction cardiaque. Lorsque le cœur recommencera à fonctionner plus normalement, le patient se sentira plus relaxé, l’esprit apaisé et les troubles émotionnels dissipés. Ces expériences subjectives sont très fréquentes chez les patients souffrant de troubles cardio-vasculaires. Le praticien peut évaluer l’effet thérapeutique sur l’organe en examinant le pouls avant et après la marmathérapie.

Les déséquilibres de Prana, Tejas et Ojas.

La marmatherapie équilibre toutes les essences doshic subtiles. Prana est l’essence pure de vata et est responsable de la circulation de l’intelligence cellulaire. Tejas est la forme la plus subtile de pitta qui régit le métabolisme cellulaire. Ojas, la forme ultra-fine de kapha, influe sur la fonction immunitaire cellulaire. La stimulation des marmas peut améliorer la communication au niveau cellulaire, ce qui affecte l’intelligence cellulaire, le métabolisme et la fonction immunitaire via les médias de prana, tejas et ojas.

La douleur est générée par un flux de prana perturbé donc freiné, résultant une tension et une stagnation d’énergie. Il est le reflet d’un déséquilibre des doshas. La marmathérapie permet de soulager la douleur en stimulant la circulation du prana, ainsi pacifier les doshas. Par exemple, l’arthrite en tant que douleur articulaire, peut impliquer les trois doshas. Vata est le dosha principal impliqué parce qu’il a une affinité pour les articulations. L’augmentation de pitta dans une articulation entraîne une inflammation. La diminution shleshaka kapha se traduit par une raideur, car il y a un manque de lubrification. Traiter localement avec les marmas au niveau d’une articulation peut équilibrer vata, pitta et kapha et améliorer ainsi le flux de prana sur la partie du corps traitée.

Agni, principal feu dans le corps, régit la digestion, l’absorption et la nutrition des tissus. Un agni sain peut maintenir une résistance naturelle des tissus, qui est une fonction de protection. Agni est présent dans chaque structure corporelle, chacun des tissus, des canaux, des organes et des cellules. Chaque fois que agni est faible, alors les déchets métaboliques non transformés augmentent, que l’on appelle ama. La marmatherapie active agni qui détoxifie et nettoie efficacement toutes les structures corporelles. La stimulation d’un marma peut améliorer le métabolisme, la circulation, la nutrition et la régénération des tissus. Agni en tant que système purificateur est également très recommandé en ayurveda notamment par une bonne alimentation, de l’exercice physique régulier et une vie quotidienne active.

La marmathérapie a une action cognitive et permettra d’accéder à la conscience du patient à un niveau profond. L’application du traitement en marmathérapie va éveiller la conscience cellulaire, se propageant vers les tissus, les organes connexes et les canaux. Les marmas sont les portes pour traiter les pensées non transformées, les émotions stockées dans majja dhatu (système nerveux) et mano vaha srotas (flux de l’esprit), et débloquer le flux de prana (intelligence cellulaire).

Un élément central de l’ayurvéda est la prévention, qui met l’accent sur ​un mode de vie saine en harmonie avec la nature. Le régime ayurvédique est fortement conseillé dans la vie quotidienne, notamment par un végétarisme raisonné, les pratiques de purification, etc.., toutes ces techniques ont pour objectif de maintenir une bonne santé et empêcher la maladie de se déclarer. Le marma chikitsa peut contribuer à cela et accroître la vitalité et promouvoir la santé et l’équilibre. La stimulation des marmas peut aussi être effectué avec une huile de massage douce nourrissant ojas, tejas et prana à un niveau subtil et revitalise le corps et l’esprit. Il permet le rajeunissement au niveau cellulaire. La marmathérapie efficace peut être réalisée par exemple, lorsque nous effectuons abhyanga (massage à l’huile), nous stimulons de nombreux points sur le corps. Chaque fois que nous faisons des asanas (postures de yoga) sur une surface dure, nous utilisons le poids du corps et appuyons directement sur ​​les marmas. Lorsque nous pratiquons le pranayama la pression de nos doigts stimule les marmas près du nez. Ce sont des mesures de prévention concrètes, hautement efficaces,et nous pouvons facilement les employer, en utilisant ces marmas.

Classification des Marmas

Les principaux marmas (117) sont en outre classés selon leur emplacement, leurs associations élémentaires, leurs associations avec les doshas, dhatus, mala, les organes correspondants et les srotas ainsi que leur degré de vitalité. Les marmas sont organisés en fonction de leur emplacement dans le corps et leur relation avec les doshas et upadoshas internes et externes. Dans la littérature classique, Sushruta décrit les marmas selon les six grandes parties du corps: les deux membres inférieurs et supérieurs, le tronc, et la tête/cou. Il classe également les points d’énergie en fonction des cinq principales structures tissulaires: mamsa (muscles), sira (veines), snayu (ligaments), asthi (os) et sandhi (joints).

Les marmas situés sur le crâne sont immédiatement connectés au cerveau et à distance aux autres organes. Ceux situés sur la poitrine et le haut du dos sont connectés avec le cœur et les poumons, ceux sur le bas du dos avec les reins, ceux sur le ventre avec les organes digestifs et ceux sur la région fessière avec la ceinture (cavité) pelvienne.

Chacun des cinq éléments, l’Éther, l’Air, le Feu, l’Eau et la Terre, est associé à une région particulière du corps. Chaque marma localisé dans chacune des parties du corps active l’énergie de son élément associé. Par exemple, en stimulant ajna marma (troisième œil), un gourou peut transmettre de l’énergie spirituelle à son disciple par l’intermédiaire de l’élément éther. Le marma Hrid peut augmenter l’énergie de la compassion vers le cœur via l’élément air. Une pression sur Nabhi marma chauffe directement l’énergie gastro-intestinale d’agni, grâce à l’énergie rayonnante de l’élément feu. Basti marma peut activer l’énergie chimique en augmentant l’activité métabolique à travers l’élément eau. Pada madhya marma fonctionne grâce à l’élément terre et peut donc aider une personne à se stabiliser, à se recentrer sur elle-même.

Le vocabulaire particulier des doshas est au cœur de la compréhension ayurvédique, de la santé et de la maladie. Savoir comment les points clés des marmas affectent énergétiquement un dosha est crucial pour obtenir d’excellents résultats thérapeutiques. Les marmas sont classés selon le siège d’un dosha. Par exemple, les points de la poitrine et des poumons stimulent l’énergie kapha. Les marmas ombilicaux affectent pitta. Les points liés au colon influencent vata. Tous les marmas situés en dessous de la région ombilicale du tronc stimulent vata.

Beaucoup de marmas sont associés à des organes spécifiques, aux srotas et nadis.

Sushruta a différencié les marmas en cinq catégories selon leur degré de vitalité et l’effet sur la personne. Il a décrit les blessures sur les marmas, qu’elles soient superficielles ou profondes, et conclut que ces blessures perturbaient le flux d’énergie pranique et donc baisser la vitalité générale de la personne. Les cinq catégories de vitalité reposent un peu sur la complexité des structures sous-jacentes, telles que les muscles, les veines, les ligaments, les os et les articulations. Sadyah pranahara marmas sont des marmas situés à l’union de ces cinq structures que sont les muscles, les veines, les ligaments, les os et les articulations, et sont considérés comme ayant le plus de vitalité.

 Sadyah pranahara marmas :

Les huit grands Sadyah marmas : Murdhni (crâne), Brahmarandhra (face antérieure du crâne), Shivarandhra (face posterieure du crâne), Ajna (troisième oeil), Shanka (tempes gauches et droites), Hridayam (coeur), Nabhi (nombril), Guda (anus).

On compte aussi cinq marmas spécifiques, dans le sens où lorsqu’ils subissent un traumatisme peuvent causer la mort ou dans le meilleur des cas des blessures irréversibles.

Kantha (trachée), Griva (nuque), Basti (vessie), Vrushana (testicules, Yoni Jihva (clitoris).

Sushruta a en outre classé les marmas selon leurs qualité respectives :

Sadyah pranahara marmas sont considérés comme fatals dans les 24 heures si ils sont atteints par blessure; Kalantara pranahara marmas cause la mort dans les deux à quatre semaines après blessure; Vaikalyakara pranahara marmas sont fatales dès que tout objet étranger blessera directement un de ces marmas; Vishalya pranahara marmas résultera une mutilation ou une déformation en cas de blessure, et Rujakara pranahara marmas créera une douleur prolongée persistante en cas de blessure.

 Conclusion

L’étude des marmas a été explorée dans leurs utilisations historiques, leurs actions mécaniques, leurs fonctions et leurs classifications. La vitalité des marmas est intimement liée à ojas, tejas et prana, parce qu’ils sont le support fondamental, l’essence même de la vie.