Le Kalaripayat se présente comme la synthèse du  Danhurveda, l’antique science de la guerre, et de l’Ayurveda, l’art médical dont sont tirés les points vitaux (marmas). L’apprentissage débute par le mey payat, l’équivalent des taos chinois, des katas japonais, dont le but est de « rendre le corps aussi mobile que les yeux ». Comme dans de nombreux arts martiaux traditionnels, la plupart des techniques s’inspirent du règne animal :  éléphant, cheval, lion, chat, serpent, coq, sanglier…
L’enseignement du  Kalaripayat peut commencer dès l’age de 8 ans. Selon la tradition une intronisation par le  Gurukkal lui-même est effectuée. L’entraînement quotidien dans un  Kalari nécessite une série de rituels symboliques, avant et après la pratique, dans le but d’acquérir discipline et concentration. L’enseignement du Kalaripayat est principalement divisé en trois parties appelées Meithari, Kolthari et Ankhatari.

          Kukkuda vadivu "Le coq"

Muni d’un Katcha ou d’un  longhoti (bande de tissu recouvrant les fessiers et les parties génitales), l’élève s’enduit d’huile pour prévenir des refroidissements, des froissements musculaires… Après s’être prosterné devant les divinités et le Gurukkal commence la formation initiale, le Meithari. L’étudiant apprend différents types de lancers de jambe  (kalugal), des postures (chuvadukal), des sauts et des exercices de souplesse constituant la base de l’enseignement du kalaripayat. L’étudiant confirmé répétera continuellement une succession de mouvements issus du règne animal  pour tenter de retrouver l’équilibre  et de ressentir le flux continu d’énergie circulant dans le corps. Le but étant d’harmoniser la respiration en adéquation avec les mouvements du corps. Après l’apprentissage des quatre mey payats de base, (douze au total), le pratiquant est initié au maniement des armes en bois comme le bâton long  (kettukari), le bâton court  (cheruvati), la masse d’arme  (gada), et l’ottakkol, une arme spécifique en forme de « S » destinée à  l’attaque des points vitaux.

L’Ottakkol est une arme en bois  incurvée particulière qui nécessite des mouvements complexes du corps et des jambes complexifiant le maniement de l’arme et sa coordination. L’Otta est une étape fondamentale qui introduit le pratiquant dans la connaissance des marmas (points vitaux). Le maniement de cette arme est en étroite surveillance et sous tutelle exclusive du Gurukkal.

Au bout de plusieurs années de pratique, commence l’étude des armes métalliques comme la dague  (kadtaram), l’épée et le bouclier (valum palichayum), la lance (kuntham), et l’urumi, autre arme spécifique beaucoup plus longue qu’une épée, flexible, à double tranchant, pouvant se porter autour de la taille comme une ceinture et ainsi être dégainée.

L’épée et le bouclier sont les armes de combat de prédilection du kalari. Son maniement codifié recèle de particularités notamment pour les salutations entre combattant que l’on nomme Puliyankam ou le combat de léopard. Certains textes datant du 4e siècle (Agnipuranam, Nathyshastra) mentionnaient déjà les techniques de l’épée et du bouclier du Kalaripayat. Le répertoire riche et complexe de l’étude des armes du Kalaripayat inclut des techniques particulières tel que l’utilisation de la masse d’arme en souvenir des héros épiques. Il y a également le Marapititcha Kuntham, duel entre un épéiste et un pratiquant la lance exigeant des qualifications distinctes selon les armes manipulées par chacun. Il est enseigné des techniques à mains nues codifiées sous le nom de Kathiyum Thalayum dans lequel on apprend différents types de clefs, de saisies, d’immobilisations… par l’intermédiaire d’une bande de tissu de 2 mètres de long. Autrefois, traditionnellement pour les cérémonies, les représentations, les hommes portaient une étoffe sur l’épaule.